Pourquoi doit-on se tenir le plus loin possible des produits Microsoft ?

Loin de moi l’idée de faire un article à charge sans fondements, je souhaite simplement exposer un constat que je fais trop souvent dans la vie quotidienne des entreprises : la dépendance non justifiée aux produits Microsoft et l’effet virus qu’on ces produits sur votre entreprise.

Microsoft a fondé son emprise informatique sur le système de licence, vendre les licences de ses logiciels à qui le souhaite, sans discrimination sur la qualité de service ou l’usage. Cela leur a réussi et on peut dire qu’à la fin des années 2000, l’emprise de Microsoft sur le monde de l’entreprise est totale. Et elle est à l’image de la firme de Redmond qui ne croyait pas à Internet et souhaitait plutôt en faire un système fermé. On les comprend, c’est ce qui a fait leur réussite : un système propriétaire, sous contrôle et loin de tout standard d’échange. En cloisonnant l’utilisateur dans un modèle de collaboration numérique sous contrôle, l’entreprise s’assure la génération de nouveaux marchés sur des technologies entièrement sous contrôle.

Cette vision appliquée au monde de l’entreprise est dévastatrice, surtout lorsque les produits sont placés entre les mains de personne ne réfléchissant pas aux conséquences à long terme de certains choix…

Imaginez que les entreprises d’il y a quelque temps avaient suivi les recommandations de tous disant de ne transmettre que des documents faits pour l’échange comme le PDF et non faits pour l’édition sur un outil spécifique comme le doc. Nous ne serions pas aujourd’hui sans une dynamique laissant croire aux entreprises qu’il est impossible de travailler sans la suite Office. Cette impression que trop de monde a est fausse, le monde de l’édition travail depuis des années avec des outils comme Quark XPress sans que cela leur interdise de transmettre des épreuves PDF à leurs clients. Je n’ai personnellement jamais acheté la suite Office depuis la création de mon activité, je travail uniquement avec iWork, pour avoir eu rédiger des rapports longs et lourds en illustration sous Word et sous Pages, je peux d’ailleurs dire que le logiciel d’Apple est celui qui permet le meilleur taux de productivité, tout comme Keynote par rapport à PowerPoint. Le seul qui se dénote est Excel, originellement créé pour Mac, Numbers ne lui est pas son équivalent, car Numbers n’est qu’un tableur quand Excel est un hybride entre tableur, base de données légère et environnement applicatif léger. Un logiciel faisant mal le travail de trois autres qui se montreraient bien plus puissants si on prenait le temps de regarder ce que l’on fait…

Ici c’est un exemple simple, qui parle à tous, et qui fait qu’aujourd’hui, tout le monde se prend la tête à créer des éditeurs de texte qui supportent doc et docx pour laisser le droit aux entreprises de collaborer avec leurs partenaires sans verser de dimes à Microsoft.

Les entreprises mettant le doigt dans l’engrenage de la suite Office se condamnent eux et leurs sphères à une dépendance risquée, qui va les mener à l’avenir à devoir payer mensuellement l’accès à leurs outils de travail

Réfléchissons plus loin maintenant. Une entreprise souhaitant travailler avec des clients Mac risque fort de se retrouver un jour ou l’autre à devoir supporter un logiciel métier ne tournant que sur Windows (je ne ferais aucun commentaire sur la qualité passable de ces applications). Jusqu’à peu, tous les administrateurs-système répondaient à la problématique de la même manière, un serveur TSE hébergeant les outils et configuré pour se connecter au domaine NT que pouvait gérer OS X Server jusqu’à Snow Leopard. Nous avions ainsi une solution palliant la contrainte qu’imposent des éditeurs de logiciels passablement mauvais et qui sont généralement incontournables quand on est sur un marché d’état comme le service des immatriculations.

Cette gestion des domaines NT par OS X Server était possible grâce au projet Samba qui avait fait un gros travail de rétro-ingénierie sur des protocoles non documentés de Microsoft. Aujourd’hui, Microsoft ne supporte plus les domaines NT, il faut impérativement un Active Directory pour supporter l’authentification centralisée d’une machine Windows. L’équipe de Samba de son coté n’autorise plus avec Samba 4 un fonctionnement équivalent aux précédentes versions, là où Samba 3 n’était qu’un adaptateur NT vers UNIX, Samba 4 est un clone total de l’Active Directory, imposant les mêmes contraintes de cloisonnement des systèmes, une hérésie en somme.

Nous voilà donc rendus aujourd’hui à une situation de blocage, où il est impossible de gérer un client Windows imposé par un éditeur incompétent dans un parc que l’on souhaite basé sur des standards comme LDAP et Kerberos.

La même situation se pose si vous avez développé des applications internes. Trop d’entreprises prennent la décision de faire créer des logiciels spécifiques sans réfléchir à l’avenir. Que ce soit des feuilles de calculs ne tournant que sur une version spécifique d’Excel installé sur Windows XP Service Pack 42 ou des services serveur fait en .Net, le constat est le même : le doigt anodin mis dans l’engrenage Microsoft, sans se projeter dans l’avenir, vous mène aujourd’hui à une situation de blocage où tout l’investissement mis dans votre SI, tournant sur des solutions standards, est mis à mal par une chose qui doit être accessible à tous vos employés, et qui aurait pu être conçu autrement si l’impératif de portabilité avait été mis dès le départ.

À mon sens, le client de service d’annuaire d’OS X représente l’état de l’art en matière d’intégration et d’ouverture au monde. Que vous ayez un service d’annuaire sous NIS, LDAP, AD ou encore eDirectory, votre OS X est capable de s’y connecter, et si quelqu’un vient à inventer un nouveau système, Apple fournit toutes les documentations nécessaires pour écrire un plug-in pour ce système permettant la gestion des Mac. Sous Windows, rien de tout cela, vous achetez un produit qui ne peux se connecter qu’aux machines de même génération tournant sous système Microsoft…

Voilà ma conclusion, si vous souhaitez vous marier avec Microsoft pour le meilleur et pour le pire, allez-y, laissez vos éditeurs vous vendre des outils .Net ou Windev. Si par contre, comme moi, vous refusez d’être lié à un éditeur en particulier, qu’il se nomme Microsoft ou bien Apple, assurez-vous que tous les outils principaux que vous utilisez, et surtout que les données qu’ils produisent peuvent être exploités sur d’autres systèmes.

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